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L'Iran... ce pays où tout est tellement grand!

Arrivée en Iran par l'Arménie! Premier panneau indiquant la ville de Tabriz, quel plaisir d'avoir pédalé jusqu'ici!

Salam Aleykoum,

Voila bientôt deux mois que je n’ai pas donné de nouvelles alors qu’il s’est passé tant de choses pendant tout ce temps. Deux mois, c’est le temps qu’il m’a fallu pour traverser toute l’Arménie depuis Erévan jusqu’à Bandar Abbas, ville tout à fait au sud de l’Iran où j’ai attendu mon bateau pour Dubaï pour ensuite rejoindre l’Inde.

A Bandar Abbas, j'ai eu droit à un petit repos forcé car je suis arrivé lors d'un jour de fête nationale. Les Iraniens, majoritairement chiites, célèbraient la mort du martyr Imam Hossein. Les rues étaient animées de coups de tambours, les hommes marchaient, vêtus de noir, se tapant la main sur le cœur et chantant des chants dédiés à Imam Hossein. Les femmes, quant à elles, assises sur le bord de la route, regardaient les hommes marcher, chanter et se fouetter (gentiment) avec un fouet en métal sur le dos.

Quelle chance j’ai de vivre tout cela. Mais un peu embêtant quand on m’annonce que tout l'Iran est à l'arrêt, ce qui veut dire, pas de bateaux au départ de Bandar Abbas dans les jours qui viennent. Ce sont les règles du jeu, alors j’accepte, les observe et vais frapper avec eux, ma main sur le cœur.

Cela fait deux mois que je ne vous ai pas écrit et tant de souvenirs apparaissent dans mon esprit alors que je cherche l'inspiration. Par où commencer? Qu'est-ce que j'aurais envie de vous raconter? Tout! Difficile! Alors je vais vous montrer l'image que je retiens de l'Iran! Ou plutôt de l'Iranien! Car c'est lui que j'ai croisé tout au long de mon mois et demi passé à cheminer dans son pays. Car au fond, ce qui importe pour moi dans ce voyage, ce n'est pas ce que j'ai vu mais bien ceux que j'ai rencontrés. Car c'est eux qui m'ont donné l'énergie de pédaler, de continuer, c'est eux qui ont pris soin de moi comme un frère, un fils!

"Mister Timo, please give me your number so I can call you. I want to have news from you, I want to know when you arrived."

Sahar, jeune femme mariée parlant anglais. Heureusement, il n'y avait qu’elle qui parlait anglais, ce qui m'a permis d'avoir des discussions ; pour une fois, avec une femme.

Alors que je suis en train de gravir un col, elle s'arrête en voiture et me dit, avec un regard curieux et innocent:

"What are you doing? Please come to my home in Lar."

"I shouldn't be talking to you. If they see me, I will get serious problems."​

"Don't sleep there! Snakes, wolves... wild animals. Please come and sleep at home."

Je pourrais vous parler des personnes rencontrées pendant des heures. Pieux, curieux, rebelles, loquaces, hospitaliers, respectueux, oppressants, chaleureux,… Je devrais peut-être même dire « très » ou « trop » à chaque fois. Soucieux de son image à l’étranger, « Mister, Iran houb (« bien » en farsi) ? ». « Mister, Belgique or Iran Houb? », « Mister, Iran not like media say ». Ils ont raison, l’Iranien n’est pas le gouvernement iranien, bien au contraire. Parfois un peu pesant quand même. Car pédaler en Iran c’est aussi dire « non » quinze fois par jour aux invitations pour venir dans leurs maisons. Et quand je dis quinze, je n’exagère pas. Alors je m’amusais à trouver à chaque fois des excuses, car un simple non les offense plus que tout. « Why mister? Please come », me disaient-ils d’un ton triste et offensé. J’aurais pu passer, si je le voulais, des journées de maison en maison sans pédaler une seconde. Mais impossible, ce serait bien plus fatiguant que de pédaler une journée sous ce cagnard.

Aussi, l’Iranien pose mille et une questions en farsi alors que mon vocabulaire ne me permet que de répondre aux plus basiques. Alors je faisais semblant de ne pas comprendre celles qui ne m’importent pas ou dont j’aurais préféré discuter plus longuement, ayant trait principalement à l’argent, à l’alcool et aux femmes.

L'Iran que j'ai découvert, c'est cela aussi!

Petits plaisirs de passer la nuit dans les villes. Petits déjeuners un peu plus diversifiés que pain fromage :)

Mon compagnon de route! Plutôt bruyant et imposant, il ne me laissait pas toujours la place dont j'avais besoin sur la route.

L’Iran, un immense pays, gigantesque, colossal!!!! Donc content, soulagé et heureux d’être arrivé à Bandar Abbas.

Dernière ligne droite avant l'arrivée à Bandar Abbas!

L'Iran, ce sont des moments forts! Des moments de joie, de solitude, de violence, de beauté, de prise de conscience, de rencontre avec moi-même, des moments de vie tout simplement.


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